Iran : coup de projecteur sur la situation
La situation actuelle en Iran, qui connaît un mouvement profond de révolte de la jeunesse qui entend devenir maîtresse de son futur, est préoccupante. Pour l’éclairer, la Commission des affaires étrangères a organisé le 2 novembre une table ronde sur le sujet, en présence de chercheurs attentifs : Mme Azadeh Kian, directeur du département de sciences sociales et du centre d’enseignement, de documentation et de recherches pour les études féministes (CEDREF) à l’université Paris-Diderot, de M. Thierry Coville, chercheur associé à l’unité mixte de recherche Mondes iranien et indien du CNRS, et de M. Farid Vahid, politologue, directeur de l’observatoire de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient à la Fondation Jean-Jaurès.
Mon intervention :
“Merci Monsieur le Président d’avoir pris l'initiative de cette table ronde.
Merci Madame et Messieurs pour ces interventions très documentées mais qui expriment des nuances.
Premièrement, j'aimerais apporter mon soutien aux jeunes femmes qui risquent leurs vies en brûlant leurs voiles, aux jeunes Iraniens et Iraniennes qui ont le courage de protester, et aux otages français dont le sort est un levier de pression sur notre pays.
Je voudrais rappeler les initiatives parlementaires actuelles : résolutions, tribunes, et rappeler la mission de juin 2019 emmenée par notre regrettée Présidente Marielle de Sarnez, j'en ai fait partie, je l'avais exprimé à l'époque, je dénonce donc à nouveau avec vigueur les multiples violations des droits humains, pratique renforcée de la peine de mort y compris contre des femmes et des enfants, châtiments cruels tels que flagellation, amputation, énucléation ; étouffement de toute voix discordante, pratiques discriminatoires contre les femmes, vous l'avez rappelé, dont l'imposition du voile est l'émanation la plus visible, et enfin répression disproportionnée des manifestations, et contre les journalistes ou les militants.
Mais il faut des canaux diplomatiques en parallèle des sanctions, qui doivent être non pas générales contre le peuple mais ciblées sur les auteurs de violations des droits humains. A cet égard la position du Président de la république est très claire. L'Iran joue un rôle dans plusieurs crises. Les relations diplomatiques ne doivent pas être rompues, la nomination d’un nouvel ambassadeur est d'ailleurs une bonne nouvelle. Dénoncer vigoureusement les droits humains peut et doit s’accompagner de dialogue.
L'Union européenne doit faire entendre une voix spécifique qui se démarque des Etats-Unis et d’Israël, évidemment qui s’oppose à l’axe Russie-Iran, et qui se basent, comme l'a souligné Hadrien Ghomi, sur des textes internationaux signés par l’Iran.
Quelles initiatives prendre : des accords entre universités européennes et iraniennes, des sanctions ciblées, le soutien à l’internet ? Reparlons d'Instex, initiative de troc, devant permettre une respiration pour l’économie iranienne, a quant à elle patiné, en partie à cause des Iraniens eux-mêmes.
Que pensez-vous aussi d’une éventuelle inscription des Gardiens de la Révolution sur la liste des entités terroristes ?”