Droits humains en Egypte : retour sur le devant de la scène
L'émission Complément d'Enquête le 30 septembre sur France 2, en partenariat avec le média Disclose, a porté de graves accusations sur l'implication du renseignement militaire français dans des frappes aériennes sur des véhicules franchissant la frontière entre la Libye et l'Egypte. J'ai été conviée à commenter ce reportage issu de notes "confidentiel défense" et d'archives des médias français et égyptiens.
Il est sain que des médias et des lanceurs d'alerte fassent ce travail, mais il faut bien sûr laisser place à l'enquête sur les allégations de responsabilité française. Et il est légitime que l'institution militaire cherche à identifier l'origine de la fuite.
J'ai rappelé que la situation des droits humains en Egypte, dirigée par le président Al Sissi, est catastrophique. 60 000 prisonniers politiques, dont Ramy Shaath détenu depuis 2 ans sans jugement, torture, disparitions forcées, exécutions extrajudiciaires. Aussi, ces révélations sur des frappes aériennes, et donc sur des homicides illégaux envers des probables contrebandiers, sont très choquantes et ne sont d'ailleurs pas remises en cause par l'Egypte qui se flatte de ces résultats, alors que lutte contre le terrorisme et lutte contre la contrebande ou l'immigration illégale ne sont pourtant pas à mettre sur le même plan !
Au final, j'ai demandé que la légion d'honneur, attribuée au Maréchal Sissi en décembre 2020, lui soit retirée car les valeurs de cette distinction ne sont pas respectée. Il existe des précédents de retrait dans des cas similaires. Et naturellement, j'ai demandé une fois de plus que les efforts de notre diplomatie continuent pour aider Céline Lebrun-Shaath à faire libérer son mari Ramy Shaath.
Le reportage complet ici
