Palestine et droits humains : l’accès à la santé est un droit fondamental
Promouvoir l’égalité et la justice sociale à travers le prisme de la santé pour toutes les personnes qui vivent sous la responsabilité et le contrôle d’Israël, tel est l’objectif de l’ONG Physicians for Human Rights Israel (PHRI), avec laquelle j’ai pu échanger mercredi 16 novembre.
Ghada Majadli, jeune fille originaire de Jaffa à coté de Tel Aviv, et directrice Palestine de PHRI, m’a expliqué son combat pour garantir l’accès à la santé de la population palestinienne de Gaza et de Cisjordanie, et a pu témoigner de l’étendu des inégalités et des discriminations subies en la matière.
Si le PHRI fournit chaque année une assistance médicale à 15 000 personnes marginalisées, elle se heurte toujours aux contraintes des autorités israéliennes : entraves à la fourniture de médicaments et d’équipements médicaux à destination des hôpitaux publics et privés des territoires palestiniens, restrictions pour les malades des territoires occupés de se faire soigner dans des hôpitaux israéliens. Toutes motivées par des raisons de sécurité, ces contraintes constituent aux yeux des membres de l’association une situation d'apartheid sanitaire.
De même, Ghada Majadli a pu m’éclairer sur les écarts frappants qui existent dans une pluralité d’indicateurs de santé et de niveau de vie entre Palestiniens et Israéliens : espérance de vie, taux de mortalité infantile, taux de mortalité maternelle, taux de morbidité, mais aussi dans l'allocation des budgets pour les soins de santé, le personnel médical, le financement de la médecine publique, etc. Le taux de mortalité infantile est ainsi de 12.9/1000 côté Palestinien, quand il est de 3/1000 côté israélien.
Je suis sensible à ces injustices et j’ai proposé à Ghada Majadli, ainsi qu’aux responsables de la Plateforme pour la Palestine qui l’accompagnaient, d’accompagner leurs requêtes. D’abord, permettre que le permis qui permet aux Palestiniens de traverser la frontière avec l’Etat d’Israël puisse avoir une durée de plus d’un jour, pour les maladies graves et les situations d’urgence absolue. Ensuite, qu’Israël puisse autoriser davantage de composants médicaux dans les hôpitaux publics, pour faire face aux centaines de milliers de patients qu’ils reçoivent chaque année. Enfin, permettre aux parents d’accompagner leurs enfants malades quand ils doivent être transférés en urgence sur le sol israélien.
Il me semblerait aussi judicieux d’étudier les rapports de force entre l’Autorité Palestinienne, le Hamas et l’Etat israélien, pour tenter d’avancer sur ces droits fondamentaux. Car l’enjeu humanitaire est aussi et surtout ici un problème politique, susceptible de trouver une résolution uniquement par la relance d’un processus de paix et de concertation avec toutes les parties concernées. Les récents travaux des Nations-Unies en la matière, en particulier la résolution du 12 novembre 2022 (soutenue par 98 pays contre 17), et demandant à la Cour Internationale de Justice (CIJ) de statuer sur ‘l’occupation, la colonisation et l’annexion’ israéliennes, me semblent être un progrès encourageant.