Impact environnemental du numérique : comment mieux réemployer, réutiliser, et recycler nos terminaux ?
Le numérique est omniprésent dans nos vies et aujourd’hui responsable de 4% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. L’accroissement rapide de ses usages et de son impact environnemental (+10% par an) appelle à être surveillé et étudié écologiquement. En effet, si l’impact environnemental du secteur du numérique augmente chaque année, il faut souligner que c’est un secteur transverse, qui permet aussi d’importantes économies d’énergie dans de nombreux secteurs (en diminuant les besoins de transports, en optimisant des réseaux d’énergie, …).
Dans la lignée du projet de loi climat et résilience, la proposition de loi visant à réduire l'empreinte environnementale du numérique en France s'articule autour de trois piliers :
- Faire prendre conscience aux utilisateurs de l’impact environnemental du numérique, par exemple au travers l’éducation à la sobriété numérique dès le plus jeune âge à l'école.
- Limiter le renouvellement des terminaux numériques, dont la fabrication représente 70% de l’empreinte carbone du numérique en France.
- Favoriser des usages numériques écologiquement vertueux de la part des entreprises.
J’ai voulu intervenir sur le deuxième pilier, en propos liminaire à l’Article 12 Bis qui demande un rapport au Gouvernement sur ce qui pourraient être envisagées afin d’améliorer la réutilisation, le réemploi, et le recyclage des équipements numériques. En effet aujourd’hui, la forte demande de nos concitoyens pour les appareils reconditionnés nécessite d’importer de l’étranger des appareils usagés, alors que nous en avons déjà des millions qui dorment dans nos tiroirs !
Retrouvez mon intervention ci-dessous :
« Merci Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, chers collègues,
L'une des solutions pour limiter l'empreinte environnementale du numérique, et des appareils numériques, c'est :
- Un, de moins s'équiper,
- Deux, de réparer et réemployer,
- Et trois, de mieux collecter pour mieux recycler.
Aujourd'hui, et c'est quand même paradoxal, le marché des reconditionneurs du numérique manque de gisement d'appareils usagés. C'est une situation aberrante : selon l'ADEME, 54 à 113 millions de smartphones dorment dans nos placards, et j'invite ceux qui sont ici et ceux qui nous regardent à explorer leurs tiroirs pour éventuellement trouver ces gisements.
Alors dans ce rapport proposé par l'article 12 bis, il sera l'occasion d'identifier d'éventuels blocages - peut-être par des études comportementales :
Pourquoi ces freins à la collecte et à la réutilisation ? - et puis de mettre en place des incitations. Je pense en particulier à des campagnes d'information sur la possibilité de rendre l'appareil et son impact écologiquement vertueux.
Pourquoi pas des garanties sur la récupération des données personnelles, ou la neutralisation des photos, des adresses, etc. ?
Et puis, sur les emplacements de collecte, pourquoi pas mieux informer l'utilisateur ? »
Seul le prononcé fait foi