Quelles seront les conséquences environnementales de la guerre en Ukraine ?
Merci Monsieur le Président cher Jean-Marc, es chers collègues, Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi, tout d'abord, d’excuser l’absence ce matin du président de la commission des affaires étrangères, M. Jean-Louis Bourlanges. Il accompagne en effet le Président de la République dans sa visite d’Etat aux Etats-Unis d’Amérique et je ne doute pas que vous comprendrez qu’il n’ait pu être des nôtres aujourd’hui et il le regrette.
Cette table ronde commune avec la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire fait écho à la résolution de l'Assemblée Générale des Nations-Unies adoptée le 28 juillet 2022 déclarant que l'accès à un environnement propre, sain et durable est un droit humain universel.
Le sujet qui nous réunit porte sur une facette importante de la guerre d'agression menée par la Russie en Ukraine, alors que nous parlons plus souvent des crimes de guerres et des victimes, qu'elles soient blessées, tuées ou durablement traumatisées.
Les conséquences environnementales du conflit qui touchent le pays depuis plus de neuf mois sont en effet considérables. La terre ukrainienne, l'eau ukrainienne, l'air ukrainien, l'accès à l'énergie, sont l'objet de dommages considérables. Près de la moitié du territoire ukrainien, soit 300 000 km2, aurait été polluée par les combats et les bombardements russes. Trois millions d’hectares de forêts auraient été endommagés. Des cours d'eau, l'air et les sols sont massivement pollués et cette pollution pourrait prendre des années à être nettoyée, multipliant les risques de cancers, de maladies respiratoires et de retards de développement chez les enfants, ainsi qu’alerte l’Organisation des Nations-Unis.
Les affres de la guerre conventionnelle, où qu’elle se mène, sont absolument terribles sur tous les plans. Certaines atteintes à l’environnement, plus nouvelles dans les formes qu’elles prennent, sont moins visibles mais tout aussi nocives : de ce point de vue, l’instrumentalisation de certaines installations énergétiques vitales, tels le barrage de Kakhovka près de Kherson, ou la centrale nucléaire de Zapporijjia, où l’occupant russe n’hésite pas à user des raccordements aux réseaux ukrainiens pour faire planer des menaces sur le refroidissement de réacteurs, laisse craindre des conséquences insidieuses sur le long terme. Ces menaces pourraient entraîner des catastrophes aux conséquences humaines et environnementales dévastatrices.
Le soutien à l’Ukraine peut prendre plusieurs formes : il commence ce matin par le fait de vous accueillir et d’échanger avec vous, vous qui avez suivi de près les dommages environnementales à l'Ukraine. Je remercie ainsi à cet égard, Mme Yuliya Ovchynnykova, députée, membre de la commission de la Verkhovna Rada sur la politique environnementale et la gestion de la nature, M. Yehor Hrynyk, expert en conservation des forêts, Mme Natalia Gozak, directrice exécutive d'Ecoaction, M. Dmytro Tuzhanskyi, politologue, directeur de l'Institut pour la stratégie de l'Europe centrale, membre du « Groupe ukrainien de conservation de la nature », et M. Oreste Del Sol, du Forum civique, je vous remercie tous de participer à cette réunion.
Je remercie également la présidente du groupe LFI-NUPES, Mme Mathilde Panot, qui a proposé la tenue de cette rencontre et a mis à la disposition de nos deux commissions cette belle salle Lamartine ce matin.