7 février 2019 - Le Dauphiné Libéré
En reconnaissant, mardi, la journée du 24 avril comme journée nationale de commémoration du génocide des Arméniens, Emmanuel Macron a fait des heureux en Drôme, où la communauté arménienne est très présente.
Bernard Cakici a reçu la bonne nouvelle par un texto de la députée drômoise Emmanuelle Anthoine (LR), présente au fameux dîner du CCAF (Conseil de coordination des organisations arméniennes). Pour le président de l’amicale des Arméniens de Romans et environs, « c’est une nouvelle marche dans notre combat pour la reconnaissance du génocide ». Même joie du côté de Krikor Amirzayan, coprésident du comité 24 avril Drôme-Ardèche, ravi de voir « cette promesse de campagne tenue ». « C’est un grand pas de la France qui s’est une nouvelle fois honorée. Et c’est un coup porté au négationnisme turc », a-t-il ajouté.
« En touchant à cette mémoire, on touche à nos racines »
Bernard Cakici rappelle que « la France a toujours été en avance sur les autres nations sur ce point ». De son côté, Krikor Amirzayan aimerait que le gouvernement aille encore plus loin, avec une loi pénalisant le négationnisme : « De nos jours, 700 000 Arméniens de France peuvent faire l’objet d’attaque. Notre mémoire peut être niée, or nous sommes les enfants et petits-enfants des génocidés. En touchant à cette mémoire, on touche à nos racines. »
Alors, pour le Romanais Bernard Cakici, faire du 24 avril une journée nationale de commémoration permettra « peut-être aux enfants, collégiens, lycéens, d’étudier un nouveau chapitre de l’histoire, mais aussi au peuple turc, longtemps privé d’information, de regarder sa propre histoire ».
La députée drômoise LREM Mireille Clapot a également réagi. « Quelle émotion en pensant au combat infatigable de tous les membres de la communauté arménienne ! Quelle reconnaissance de leur opiniâtreté pour que le travail de mémoire s’effectue, et que toutes ces commémorations dans nos villes s’unissent dans une journée mémorielle. » Mais l’élue valentinoise envisage toutefois de passer le 24 avril à… Istanbul, « pour soutenir la liberté d’expression à ce sujet en Turquie ».