Devant les monuments aux Morts érigés à Valence, à Bourg-lès-Valence, à Tain l’Hermitage, au lendemain de la « Grande guerre » où sont inscrits les noms de ceux qui ont sacrifié leur vie pour la France, alors que bien souvent, rien ne les prédestinait à porter l’uniforme, j’ai participé aux cérémonies de commémoration.
Le 11 novembre est l’occasion de réaffirmer l’horreur de la guerre, c’est pourquoi j’y attache une importance particulière ; ce rendez-vous patriotique regroupe les autorités civiles et militaires, les Spahis, les élèves de la Préparation Militaire Marine, les classes de défense des collèges et lycées, les conseillers municipaux jeunes et le public.
Maurice Genevoix, écrivain combattant, qui a si bien raconté la vie des tranchées dans ses romans « Les Eparges » ou « Ceux de 14 », a eu ce mot qui dit tout de l’horreur d’une guerre : « Ce que nous avons fait, c’est plus qu’on ne pouvait demander à des hommes, et nous l’avons fait ». Ce témoignage magistral fait écho à celui d’Henri Barbusse, prix Goncourt lui aussi pour son roman «Le Feu », pour qui "les combattants de 14-18 n’étaient pas des soldats. C’étaient des hommes. Ils ne sont devenus soldats que par obligation. Ce n’étaient pas des aventuriers, des guerriers faits pour la boucherie humaine. C’étaient des laboureurs et des ouvriers qu’on reconnaissait dans leurs uniformes. C’étaient des civils déracinés." Pendant quatre années, la guerre a mobilisé tout le pays au rythme des sirènes appelant à la mobilisation générale, au rythme des batailles qui se succédaient sans fin, au rythme du travail en usine qui s’intensifiait pour soutenir l’effort de guerre, au rythme de ces morts qu’on enterrait et qu’on pleurait.
Le monde était convaincu en 1918 que la Première guerre mondiale devait être la « Der des der», la dernière des dernières. Nous savons ce qu'il advint de cet espoir et aujourd'hui, en ce 11 novembre 2022, alors que la guerre est de retour sur notre continent, n'oublions pas le combat des Poilus pour la Paix et le sacrifice de nos soldats morts pour la France.