Le 10 avril, je suis intervenue dans un débat sur la situation en Algérie, qui s’est tenu dans le cadre de la commission des Affaires étrangères, et j'y ai fait la déclaration suivante :
"Par une mobilisation, digne et pacifique, le peuple algérien a montré ces dernières semaines, qu’il était déterminé à faire entendre sa voix. Le président Bouteflika a annoncé sa démission. C’est une page importante de l’histoire de l’Algérie qui se tourne. Le 8 avril, un président par intérim, M. Bensalah, a été nommé, le temps d’organiser une élection d’ici trois mois.
Il faut être confiant dans la capacité de tous les Algériens à poursuivre cette transition démocratique dans ce même esprit de calme et de responsabilité. Car l'Algérie est un pays souverain et c'est au peuple algérien, qu'il revient de choisir ses dirigeants et son avenir, ce qui implique la transparence et la liberté du processus.
L'Algérie est un pays ami de la France auquel nous rattachent des liens forts et multiples. C’est aussi un pays clé en Afrique, dont il est géographiquement le plus grand, son armée est la seconde d'Afrique du Nord et son service de renseignement très solide."
J'ai alors enchaîné en me focalisant, parmi les dossiers internationaux qui peuvent concerner l'Algérie, sur la crise sécuritaire au Sahel.
"L’Algérie est très impliquée dans la sécurité du Sahel dont dépend sa propre sécurité. Elle partage en effet des frontières avec le nord du Mali qui depuis 2012 est tombé aux mains de groupes islamistes et avec le Niger. Nombre de ses militaires sillonnent ces frontières en appui de la force conjointe militaire du G5 Sahel pour lutter contre le terrorisme, le crime organisé transfrontalier et le trafic d’êtres humains. Or dans cette région, les liens entre terrorisme et trafics en tout genre se resserrent sans cesse davantage et les attaques des islamistes se sont propagées dans le centre et le sud du Mali, débordant même au Niger et au Burkina Faso.
L’Algérie joue donc un rôle actif, à l’image de sa médiation en 2015, pour mettre fin à la guerre au Mali, qui a abouti à la signature de l’accord de paix d’Alger. "
J'ai alors demandé si la situation politique en Algérie pourrait constituer un risque de déstabilisation plus grande encore de la région sahélienne et en particulier du Mali, si les groupes terroristes comme AQMI ou Al Qaida pourraient profiter de cette situation pour se renforcer, et, si à ce titre, l’intégration de l’Algérie dans le G5 Sahel pourrait-il être une piste envisageable. J'ai compris, des réponses des intervenants présents, que l'Algérie souhaitait, dans ce contexte, se concentrer sur ses problèmes internes.