Les conclusions du Ségur de la santé, débuté le 25 mai dernier, ont été rendues ce 21 juillet. Cet accord instaure des mesures fortes pour le secteur de la santé qui a été en première ligne lors de la crise sanitaire. Les mesures de ce Ségur ont été pensées et conclues suite à de multiples concertations. Elles sont donc le résultat d’une participation démocratique et ont été approuvées par la majorité des syndicats, représentant des professions médicales (INPH, SNAM-HP, CMH) ou non (FO, CFDT, UNSA).
Un soutien indispensable aux personnels soignants
La rémunération des soignants est une étape primordiale pour donner à notre système de santé un nouveau départ. Ainsi, 8,2 milliards d’euros seront consacrés à cet objectif. Ces ressources bénéficieront à près de 2 millions de professionnels. Les salaires des personnels paramédicaux augmenteront de 200 euros nets par mois. De plus, l’indemnité de « service public exclusif » sera doublée grâce à un effort de 450 millions d’euros. Il est également crucial d’augmenter le nombre de soignants, 15 000 recrutements dans les hôpitaux sont prévus à cet effet. Il convient également d’agir en amont : les entrées en formation d’aides-soignants seront doublées d’ici 2025 et une enveloppe de 55 millions d’euros sera dévolue aux étudiants en médecine.
Des aides financières indispensables
D'importants investissements doivent être réalisés pour permettre aux soignants de réaliser leurs tâches dans les meilleures conditions. La création d’une enveloppe de 19 milliards d’euros répond à ce besoin. Cette somme est composée de 13 milliards d’euros de reprise de dette et de 6 milliards d’euros consacrés aux investissements courants. Les territoires ne sont pas en reste puisque 2,5 milliards d’euros leurs sont dédiés. L’ensemble de la population doit avoir accès à un service santé de qualité, une enveloppe de 100 millions d’euros est dédiée à la réduction de ces intolérables inégalités. Le maintien des remboursements des télé-consultations suit ce même objectif.
Un besoin matériel et écologique
De façon à assurer l’adaptabilité des équipements de soin, les acteurs du Ségur de la santé ont prévu l’ouverture annuelle de 4 000 lits « à la demande ». Les infrastructures doivent être rénovées pour garantir une qualité optimale des soins tout en réduisant leur impact écologique. La rénovation d’un quart des EHPAD, pour un montant de 2,1 milliards d’euros, poursuit ce double objectif sanitaire et environnemental.
Une gouvernance repensée pour être plus démocratique
La nécessité de donner de nouvelles fondations à nos gouvernances de santé implique une concertation accrue avec le niveau local pour adapter au mieux notre politique de santé avec les besoins du terrain. C’est pourquoi les liens entre l’ARS (Agence Régionale de Santé) et les élus locaux doivent être renforcés. De plus, les établissements de santé auront la liberté de mettre en place une gouvernance adaptée à leur contexte et de favoriser la participation dans les prises de décisions. A l’échelle nationale, le COPERMO (Comité interministériel de la Performance et de la Modernisation de l'Offre de soins hospitaliers) sera remplacé par le Conseil National de l’Investissement en santé devant soutenir les projets de santé.