Commission des affaires étrangères : « La France, le Rwanda et le génocide des Tutsi (1990-1994) »
Une commission d’historiens, présidée par Vincent Duclert, remettait, fin mars, au Président de la République son rapport, de grande qualité : « La France, le Rwanda et le génocide des Tutsi (1990-1994). »
En effet le président de la République avait demandé il y a deux ans – ce que je salue - à cette commission d’historiens de faire toute la lumière sur cette question qui empoisonne les relations franco-rwandaises depuis vingt-sept ans. S’il écarte la qualification de complicité de génocide, leur rapport souligne néanmoins les « responsabilités lourdes et accablantes » de la France.
C’est ainsi que la Commission des Affaires étrangères auditionnait le 11 mai, Vincent Duclert, sur le rapport et ce fut pour moi l’occasion de l’interroger sur le flux d’armes de la France vers le Rwanda après le génocide.
Retrouvez ma question ci-dessous :
Le journaliste, Patrick de Saint Exupéry, auteur de nombreuses révélations sur le Rwanda, affirme qu’il existait une directive de l’Elysée, parue en juillet 1994 - au cours de l’opération Turquoise - pour réarmer ceux qui venaient de commettre le génocide.
On sait en effet que des livraisons d’armes aux génocidaires hutus se sont poursuivies après le massacre de masse, en particulier à Goma, au Zaïre (future République Démocratique du Congo), où ils avaient fui. Ce sont notamment des ONG comme Human Rights Watch qui le révélaient affirmant que, dès 1995, des armes étaient arrivées de France pour les forces militaires rwandaises.
Pourriez-vous donc nous indiquer si les archives, auxquelles vous avez eu accès, ont permis de montrer l’existence de flux d’armes venant de France vers le Rwanda, ainsi que leur quantité? Et par conséquent de démontrer que dès la fin du génocide la France a continué de soutenir militairement les Hutus…