Lors de la commission des Affaires étrangères du mardi 18 juin 2019, nous avons assisté à l'audition de M. Tahar Ben Jelloun, écrivain, sur le bilan des printemps arabes, une décennie plus tard.
Retrouvez- le texte de mon intervention ci-dessous :
Marielle de Sarnez: Mireille Clapot.
Mireille Clapot: Merci madame la Présidente, et merci monsieur Ben Jelloun. C'est vrai que la voie d'un compteur, d'un écrivain, d'un essayiste est toujours très intéressante à mettre en contre point des informations qu'on peut avoir par ailleurs d'experts ou de politiques.
Il se trouve que j'étais récemment en Iran, avec une mission de la commission, où j'ai entendu une phrase d'un dignitaire saoudien qui aurait dit à un dignitaire iranien: "les questions du monde arabe ne vous regardent pas." Je rapproche ça du rôle du Hezbollah, et si vous voulez bien, vous l'avez évoqué, mais j'aimerais que vous développiez un petit peu plus. Le Hezbollah, milice chiite libanaise, créé par l'Iran, qui depuis 2013 intervient aux côtés de Assad en Syrie, et qui a la faveur de son engagement sur le terrain, et des subsides iranien, a pu développer une technique d'intervention sur le terrain, la guerre classique, à renforcer un arsenal militaire, et aurait formé des activistes d'Al-Qaïda aux attentats suicides.
Le Hezbollah joue un rôle également au Yémen, aux côtés des rebelles houthis, je crois que c'est maintenant prouvé, et puis Israël alerte sur l'implantation de ce même Hezbollah dans le Golan à ses frontières. Alors, les difficultés financières font que peut-être ce Hezbollah n'aura plus autant de moyens, en tout cas le Hezbollah, effectivement, à expulser daesh du Liban en 2017.
J'aimerais simplement vous entendre, dans cette région du monde où souvent les conflits se jouent par puissances interposées, comment est-ce que vous voyez le rôle du Hezbollah?
Je vous remercie.