Ma question sur les droits humains à l'Ambassadeur de l'Arabie Saoudite
La commission des affaires étrangères a auditionné mardi 22 janvier 2019, Khalid Al Ankary, l'ambassadeur du Royaume d'Arabie Saoudite en France.
La rencontre, qui a duré un peu plus de deux heures, a été l'occasion pour lui de revenir sur l'assassinat du journaliste Jamal KASHOGGI, qualifié de "crime qui va à l'encontre de toutes les valeurs auxquelles tient l'Arabie Saoudite".
L'ambassadeur a affirmé que l'enquête qui vise les "membres du commando" ayant perpétré ce meurtre est toujours en cours mais que "onze individus ont été transférés à la justice".
J’ai interpellé l’Ambassadeur in sur la situation des droits humains dans son pays :
"Un grand nombre de défenseurs des droits humains et de détracteurs du gouvernement sont détenus, dont certains condamnés à de longues peines d'emprisonnement à l'issue de procès inéquitables".
J’ai en particulier évoqué le cas d'Esra al-Ghomgham, "militante et menacée de décapitation". "Selon les informations dont je dispose, sont punis de peine de mort les crimes suivants : homicide, viol, vol à main armée, trafic de drogue, sorcellerie, adultère, sodomie, homosexualité, sabotage et apostasie".
Ces accusations qui n'ont pas perturbé l'ambassadeur, qui a affirmé qu'il existe aujourd'hui "beaucoup de gens qui critiquent le gouvernement saoudien" qui n'ont "jamais été arrêtés" : "Mais, a ajouté Khalid Al Ankary, il y a [des] journalistes ou des écrivains ou [des personnes] travaillant dans le domaine associatif, qui sont en relation avec d'autres pays étrangers, qui sont parfois membres de groupes classés comme terroristes", a-t-il expliqué pour justifier les arrestations.