Déplacement parlementaire en Ukraine
La relation bilatérale entre la France et l’Ukraine dans les domaines politique, économique et culturel ne cesse de s’approfondir. C’est dans cette optique, que commissaire aux Affaires étrangères et membre du groupe d’amitié parlementaire France-Ukraine, j’ai réalisé, début juillet, un déplacement en Ukraine, avec plusieurs de mes collègues membres de ce groupe.
Ce déplacement a permis de mener des entretiens avec l’Ambassadeur de France en Ukraine, des membres du Parlement (la Rada), de ministres, d’acteurs économiques français et ukrainiens, de dirigeants d’ONG et de militaires ukrainiens. Notre délégation a rencontré ces interlocuteurs à Kiev, Kherson et sur la ligne de contact entre l’Ukraine et la Crimée occupée.
Les discussions ont eu pour sujet les relations franco-ukrainiennes (accords commerciaux), la dépendance énergétique et les relations conflictuelles avec la Russie (conflits au Donbass), etc.
Trois entretiens m’ont particulièrement intéressée. Ce fut d’abord l’échange avec le vice-ministre de la Transformation numérique. En effet, Présidente de la Commission Supérieure du Numérique et des Postes (CSNP), j’ai apprécié l’éclairage qu’il nous a fait sur le développement des services numérisés ou en cours de numérisation (paiement sans contact, carte grise, assurance) ; les lois adoptées sur les données personnelles, le régime fiscal particulier ; et sur la présence de multiples opérateurs Internet qui permettent une diffusion étendue du numérique sur le territoire.
La rencontre, au Comité des droits de l’Homme, avec un représentant des Tatars de Crimée, Moustafa Djemilev, fut marquante. Il nous a indiqué combien la répression par la Russie des Tatars, en Crimée, était forte depuis qu’elle a annexé ce territoire en 2014. Le Medjlis (parlement des Tatars de Crimée) a été interdit. Beaucoup de Tatars quittent la Crimée malgré des appels à rester. 30 000 personnes, soit 10% du peuple, ont été déplacées.
Enfin, les différents entretiens menés avec les parlementaires ukrainiens (la vice-Présidente de la Rada, des membres du Groupe d’amitié Ukraine-France de la Rada, de l’Assemblée parlementaire ukrainienne près le Conseil de l’Europe, de la Commission à l’Intégration européenne, à la Transformation numérique et à la Défense des droits de l’Homme) ont été enrichissants. Tous ont manifesté un intérêt particulier à échanger avec leurs différents homologues français, signe de l’attachement à l’Europe et à la volonté de tisser des liens plus étroits avec la France. Toutes les Commissions ont fait part de leur volonté de voir l’Ukraine adhérer à l’OTAN, à l’Union européenne, et de leur attachement aux valeurs européennes, ainsi qu’au respect du droit international (intégrité territoriale, souveraineté des États).