Commission des affaires étrangères : M. Denis Mukwege, médecin gynécologue, prix Nobel de la paix.
Lors de la Commission des affaires étrangères du mercredi 5 mai 2021, nous avons auditionné M. Denis Mukwege, médecin gynécologue et prix Nobel de la paix.
Retrouvez ma question ci-dessous :
Merci Monsieur le Président,
Cher Docteur Mukwege,
C’est une très grande émotion de vous entendre devant cette commission. Votre action part de ce qu’il y a de plus abject : le viol comme crime de guerre, l’analyse de façon lucide, et construit ce qu’il y a de plus admirable. Je partage pleinement votre vision holistique ; réparation médicale, psychologique, sociale, juridique. En avril 2018, comme le mentionnait le président, je publiais avec ma collègue Dumont un rapport avec 100 propositions pour une diplomatie féministe.
Au chapitre « Lutter contre les violences dans les conflits », nous écrivions « La France peut mieux faire » et nous faisions des propositions. Je vous adresserai ce rapport mais comme le temps est compté, je voudrais focaliser mon intervention sur d’éventuelles SANCTIONS
J’invite chacun à prendre connaissance de votre intervention le 14 avril, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, où vous rappelez que la pandémie de Covid19 a entraîné en 2020 un pic de violences sexuelles, vous déploriez ce constat dramatique, et décriviez ces violences sexuelles dans les conflits comme "une véritable pandémie". Vous avez notamment invité le Conseil de Sécurité à « tracer une ligne rouge » contre l’utilisation du viol comme arme de guerre, car plus de 10 ans après l’instauration d’un Représentant spécial pour les violences sexuelles liées aux conflits, aucune personne ou entité ayant perpétré des actes de violences sexuelles n’a encore été visée par des sanctions.
La lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés doit reposer sur une application opportune et cohérente de sanctions à l’encontre de leurs auteurs : les résolutions des Nations Unis ne sauraient trouver un sens véritable que lorsqu’elles seront systématiquement appliquées sur le terrain.
Comment la France, membre permanent du Conseil de Sécurité, peut-elle agir pour garantir une application concrète de ces sanctions ? Plus spécifiquement, de quelle façon concrète pouvons-nous orienter notre travail parlementaire pour faire valoir le droit des victimes de ces crimes particulièrement atroces ?
Vous pouvez compter sur mon entier soutien en ce sens.
Seul le prononcé fait foi.