Commission des Affaires étrangères : audition de Thomas Gomart
Lors de la Commission des Affaires étrangères du mercredi 13 mai 2020, nous avons auditionné M. Thomas Gomart, directeur de l'Institut français des relations internationales (IFRI).
Retrouvez mon intervention ci-dessous :
Mireille Clapot : Merci, Madame la Présidente, merci M. Gomart.
J'avais prévu initialement de vous interroger sur la Russie, mais vu tout ce que vous nous avez dit je vais essayer de prendre une perspective plus globale.
Quand on vous écoute, on est forcément très pessimiste et pour reprendre ce qui a été dit par les intervenants précédents, il faudrait que nous, députés de la
Commission des Affaires étrangères, on tire plutôt des idées de levier pour que le pire ne soit pas sûr et donc je voulais vous proposer en m'appuyant sur ce que vous avez dit, une contre-analyse.
Vous avez parlé des valeurs, c'est vrai qu'on peut parler des valeurs asiatiques mais je mets beaucoup de guillemets parce que je ne partage pas tout à fait "valeurs asiatiques" par rapport à "valeurs occidentales" mais il existe une boussole, c'est le droit : le droit international humanitaire, le droit international social, environnemental et donc je pense qu'il faudrait à nouveau s'appuyer là-dessus que ce n'est peut-être pas impossible de le faire.
Je voudrais revenir aussi sur ce que vous avez dit sur les données. Je considère que ce que vous avez dit entre le lien entre les États et les groupes, par exemple la Chine qui réprime les Ouïgours aussi avec des moyens technologiques très développés, la crise du Covid-19 peut nous amener à réfléchir parce que des données qui seraient bien gérées et sur lesquelles on aurait une souveraineté alors peut-être pas française mais européenne, et on sait faire des choses dans les données, on l'a vu avec le RGPD, donc ces données pourraient nous permettre d'avoir une politique publique de santé en particulier et qui permettent aussi d'avoir l'arbitrage entre les libertés publiques et une politique de santé on l'a vu avec les restrictions qui nous ont été imposées pour limiter la pandémie.
Vous avez parlé des institutions internationales. Je pense que l'Europe peut peut-être reprendre aussi une part plus importante et être volontariste pour que ces institutions aient à nouveau un poids dans la vie du monde. Et puis juste une piste a été dite déjà mais le voisinage de l'Union européenne, et l'Afrique en particulier, si on peut appeler ça le voisinage, sont des champs géographiques qu'il faudrait beaucoup plus investir et sur lesquels le pire n'est pas forcément à venir et donc sur lesquels l'Union européenne, emmenée par la France, a un rôle à jouer.
Je vous remercie.
Marielle de Sarnez : Merci beaucoup.