Commission des Affaires étrangères : audition de Mme Amélie de Montchalin
Lors de la Commission des Affaires étrangères du mercredi 15 avril 2020, nous avons auditionné Mme Amélie de Montchalin, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargée des affaires européennes.
Retrouvez mon intervention ci-dessous :
Mireille Clapot : Merci Madame la présidente, et merci Madame la ministre, chère Amélie, d'être parmi nous.
En vous écoutant, je me faisais la réflexion suivante : de toute crise naissent des opportunités, et vous avez vraiment eu raison de souligner combien les peuples des États sont exigeants vis-à-vis de l'Europe, comme ils l'ont montré dans cette crise, et c'est sans doute un changement majeur et un levier pour redessiner le futur.
Je voudrais me focaliser sur l'aide apportée par l'Union européenne aux pays du monde les plus en difficulté face au Covid-19. Le 7 avril, la présidente de la Commission européenne a annoncé plus de 15 milliards d'euros pour ces pays, avec une priorité accordée au continent africain, mais aussi avec d'autres bénéficiaires : les pays du Proche-Orient qui accueillent des réfugiés, les pays des Balkans occidentaux, les pays dits "du voisinage" (Arménie, Ukraine) et quelques pays d'Amérique latine et des Caraïbes. L'essentiel du soutien financier est destiné à aider les pays à faire face aux conséquences économiques et sociales de la pandémie. Il y a bien sûr un soutien au système de santé et une réponse aux besoins humanitaires et sanitaires.
Je voudrais me focaliser sur la question des Balkans occidentaux. Je me félicite, et je le rappelle ici, que le 26 mars le Conseil européen ait acté l'ouverture prochaine des négociations d'adhésion avec la Macédoine du Nord et l'Albanie. Je m'inquiète de l'instabilité politique au Kosovo et je suis soulagée de voir que d'un point de vue coronavirus les mesures de confinement drastique aient permis de contenir les victimes de l'épidémie dans cette région qui est au cœur de l'Europe.
Qui aidait les Balkans occidentaux pour le coronavirus ? La Chine, dès le 21 mars, largement applaudie par la Serbie, la Turquie, mais l'Union européenne était présente dès fin mars même si ça a semblé très long, avec du matériel, de l'aide d'urgence sanitaire, une réaffectation de l'instrument d'aide de préadhésion pour la relance. En Serbie, la Russie a envoyé des virologues et du matériel donc on retrouve les acteurs essentiels, dans cette région, d'un soutien plus ou moins désintéressé.
L'Union européenne, c'est essentiel qu'elle soit bien au rendez-vous. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur les mesures prises par l'Union européenne pour aider les Balkans occidentaux ?