Audition de Jonathan LACÔTE, ambassadeur de France en République d’Arménie
Le 3 mars, j’ai auditionné Jonathan LACÔTE, ambassadeur de France en République d’Arménie, dans le cadre du groupe d’amitié France Arménie dont je suis membre.
Celui-ci nous a dressé un panorama complet de la situation en Arménie, à commencer par les conséquences de la seconde guerre du Haut-Karabagh. En effet, en dépit de l’accord du 9 novembre 2020, plusieurs problèmes importants ne sont toujours pas réglés, tels que la question des prisonniers de guerre arméniens en Azerbaïdjan, estimés entre 100 et 300 par les autorités arméniennes ; l’existence d’une nouvelle frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, conséquence de la rétrocession des territoires azerbaïdjanais hors Karabakh ; le statut du Haut-Karabagh toujours très vulnérable puisque la liaison avec l’Arménie n’est assurée que par le corridor de Latchine contrôlé par les Russes.
L’ambassadeur a aussi évoqué la crise politique majeure qui traverse le pays mettant en lumière sa vulnérabilité structurelle depuis son indépendance en 1991, et la situation délicate du Premier ministre, Nikol PACHINIAN.
Jonathan LACÔTE a rappelé le soutien de la France à l’Arménie et a souligné à ce titre qu’il n’y a pas une seule demande arménienne que la France n’aurait pas satisfaite, de l’aide humanitaire acheminée dès novembre jusqu’à l’assistance financière apportée fin janvier.
Il a aussi abordé la présence russe dans le Caucase, qui est selon lui la grande gagnante de la guerre au Haut-Karabagh pour avoir repris pied en Arménie et en Azerbaïdjan.
Enfin, l’ambassadeur a terminé son intervention sur la protection du patrimoine culturel et religieux en rappelant qu’aucune stipulation de l’accord ne porte sur la protection du patrimoine culturel et religieux, souvent première victime de ce type de conflits en particulier la dénaturation des monastères arméniens.