Aujourd’hui, c’est un enfant sur dix qui est victime de harcèlement scolaire, 12% en primaire, 10% au collège et 4% au lycée.
La lutte contre le harcèlement à l’école est un défi majeur car le harcèlement est la négation même de notre idéal d’école où doivent régner le respect d’autrui et les valeurs de la République. Tous les enfants doivent se rendre à l’école en confiance, confiance dans leurs camarades et en eux-mêmes.
Éradiquer le harcèlement de nos établissements nécessite une politique volontariste qui réponde à plusieurs enjeux. C’est d’abord celui de la sensibilisation. C’est pourquoi la journée du 8 novembre est aussi importante car elle permet, grâce à la mobilisation de toutes les institutions d’éducation et des associations, de sensibiliser les élèves, les personnels, et, au-delà, la société entière à la question du harcèlement.
Il y a ensuite un enjeu de formation des professeurs et de l’ensemble des personnels des établissements pour détecter les signes les plus faibles de harcèlement et y répondre avant que ces phénomènes ne prennent trop d’ampleurs et infligent des souffrances inacceptables aux victimes.
Une prochaine loi nous aidera ; la réflexion en cours avec les ministères de l’intérieur et de la justice nous permettra aussi d’avancer sur cet enjeu de société, et viendra renforcer le plan pris par le gouvernement il y a un peu plus d'un an pour lutter contre le harcèlement à l'école.
Le cyberharcèlement à caractère sexiste et sexuel au cœur de la campagne 2018
Les phénomènes de harcèlement ne sont pas nouveaux, mais ils ont pris une nouvelle ampleur, via les supports numériques. C’est pourquoi, cette année, cette journée, qui s'inscrit dans une action qui se déploie sur toute l'année scolaire, lancera la campagne 2018 consacrée au cyberharcèlement à caractère sexiste et sexuel, avec une attention particulière portée aux violences en ligne liées à la diffusion d'images intimes à l'insu des victimes. Les conséquences des cyberviolences sur les adolescents, et particulièrement le partage de contenu intime et leur diffusion (le sexting non consenti), constituent une préoccupation majeure, en particulier chez les filles de 12 à 15 ans.
La loi d’interdiction du portable au collège, ainsi que la montée en puissance de l’éducation aux médias, sont un signal clair pour un usage réfléchi et raisonné des réseaux sociaux.
Je tiens à saluer le travail des établissements scolaires de ma circonscription qui mènent des actions de sensibilisation auprès de leurs élèves pour lutter contre ce phénomène. A titre d’exemple, le collège Marcel Pagnol de Valence s’investit dès la 6ème dans la sensibilisation des élèves à la question du cyberharcèlement à caractère sexiste et sexuel. Le collège Gérard Gaud de Bourg-lès-Valence, a, quant à lui, remporté le prix de la meilleure vidéo lors de la campagne 2017 "non au harcèlement", support utilisé dans de nombreux établissements scolaires.